Voyage en SF #2 : Dune de Frank Herbert

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Pour ce nouveau voyage vers la science fiction nous nous dirigeons vers Arrakis, autrement appelée Dune.

 

Nous continuons dans les grands classiques de la SF avec le premier opus du cycle de Dune écrit par Frank Herbert. Je ne parlerai ici que du livre et non de ses adaptations en film ou série ne les ayant pas vus (en réalité j’ai vu une partie du premier épisode de la série et j’ai eu beaucoup de mal parce que ça a un peu vieilli…). Ce premier roman est souvent divisé en deux parties dans les éditions françaises (Dune I et Dune II).

Pour qui n’est pas habitué à la littérature SF, peut vite être découragé par Dune, et pas uniquement pour son côté pavesque impressionnant. L’univers est d’une richesse déroutante et nous plonge dans un futur si lointain que nous peinons à en imaginer la teneur. Pour ne prendre qu’un exemple qui m’avait frappé à la lecture : les combats à l’épée avec un maître d’armes comme il y a bien longtemps, ce n’est clairement pas ce qu’on s’attend à voir lorsqu’on lit de la science fiction.

Pour résumer rapidement l’histoire, nous suivons la famille ducale des Atréïdes lors de son voyage pour Dune qui leur a été confiée par l’Empereur. Ils doivent y contrôler l’extraction de l’épice, un aliment étrange qui accroît les capacités psychiques des êtres humains, rallonge leur vie etc… Arrakis est une planète terriblement hostile, par son climat aride et sa faune… ? Le sol est effectivement peuplé de vers de sable, d’immenses créatures terrifiantes. Seulement cette mission donnée aux Atréïdes n’est qu’un moyen pour l’empereur et les Harkonens de se débarrasser de cette famille. Je n’en dis pas plus pour que vous puissiez savourer pleinement votre lecture.

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Crédit photo : Pinterest

Le résumé donne peut-être l’impression d’une histoire simplette de manipulation politique comme on en voit souvent. Seulement, l’intérêt du roman ne repose pas selon moi sur cette histoire mais sur tout ce qu’il y a autour. Les personnages sont très fouillés et sont amenés à être confrontés à des situations parfois difficiles, qui les mènent à poser des questions très intéressantes. Paul Atréïde, le personnage principal, est amené à avoir un très grand pouvoir sur les Fremens, les habitants de Dune, et se pose parfois la question de l’étendue de son pouvoir et des conséquences qu’une telle puissance peut avoir. Cela mène à des passages très intéressants du livre qui s’apparenteraient presque à un dialogue philosophique. Les dialogues du roman son d’ailleurs géniaux, ficelés avec une finesse géniale et qui servent dès lors à merveille une intrigue somme toute assez simple mais qui semble se complexifier. Un autre grand intérêt du roman est l’univers qu’il développe. La culture de la planète Dune est assez largement inspirée des cultures du désert comme le Sahara sans que cela paraisse parodique. Frank Herbert a pris le soin de nommer les choses selon le langage de cette planète ce qui peut par ailleurs rendre la lecture difficile. Personnellement le fait de devoir parfois me reporter à un glossaire me rebutait au début (surtout que chercher un terme à la fin du livre qui fait 900 pages alors qu’on est au tout début, c’est re-lou !). Mais passé cette difficulté vous aurez envie de vous plonger dans ce monde si étrange et fascinant, décrit à merveille. D’ailleurs la richesse de l’univers fonctionne tout à fait de pair avec l’intérêt philosophique que peut avoir le livre : deux mondes très différents se rencontrent, celui des Atréïdes et celui des Fremens, ce qui mène à des comparaisons entre les différents fonctionnements et les différentes pensées. Au sein même de ces deux « groupes » se trouvent d’autres entités qui participent à les enrichir, comme les sorcières Bene Gesserit dont fait partie Jessica, la mère de Paul. Ces femmes ont des capacités cognitives supérieures et une maîtrise de leur corps hors du commun. Elles existent depuis extrêmement longtemps et ont construit un peu partout dans l’Univers des mythes qui permettent aux Bene Gesserit de toujours trouver un lieu où elles sont bien accueillies. (Non je ne développe pas ce point là parce que ces personnages me fascinent, non) (absolument pas).

Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l’esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l’oblitération totale. J’affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu’elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là ou elle sera passée, il n’aurait plus rien. Rien que moi. (Litanie Bene Gesserit).

(Voyez, aucune fascination)

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