Prenant la suite du roman, dont l’adaptation cinématographique est bien connue, Fight Club 2, le roman graphique de Chuck Palahniuk et Cameron Stewart, paru en dix épisodes aux États-Unis est sorti en France en avril 2016 dans un intégral percutant qui ne laissera personne indifférent.
Dix ans plus tard…
L’intrigue commence dix ans après la fin de celle du roman. Nous retrouvons Sebastian (le narrateur qui n’avait pas de nom jusque là) et Marla, mariés depuis neuf ans, parents de Junior : la vie parfaite de citoyens parfaits. Sebastian se protège de son alter-ego Tyler Durden à coups de gélules tandis que Marla continue de se rendre aux réunions de groupes de soutien divers et variés où elle avait rencontré son époux : ici il s’agit d’un groupe de soutien pour enfants atteints de la progéria, maladie qui provoque un vieillissement accéléré des individus. Seulement la tranquillité apparente d’une routine acerbe est loin de satisfaire nos protagonistes, notamment Marla qui réduit les doses de médocs de son mari pour retrouver Tyler. Tyler qui n’était peut-être pas si disparu qu’on le pensait…peut-être même qu’il aurait déjà trouvé une nouvelle recrue en la personne de Junior…
Un foutoir percutant…
Résumer l’intrique de Fight Club est en vérité très difficile tant le récit est décousu entre les flashbacks, les rêves, les changements de focale entre Marla et Sebastian et même les interventions du scénariste. En effet, le quatrième mur est allègrement abattu par les nombreuses apparitions de l’équipe de rédaction de Chuck Palahniuk que nous rencontrons la première fois lorsque Marla elle-même se rend dans son bureau. Ce foutoir apparent du récit, que nous arrivons cependant à suivre sans trop de difficultés, se retrouve dans certaines des planches où des gélules ou des pétales de roses viennent encombrer les vignettes et les bulles, rendant la lecture difficile.
…et “très méta”…
Si j’avais écrit cet article juste après avoir refermé le bouquin, j’aurai eu du mal à trouver autre chose à dire qu’un «Mèh» dubitatif. On peut en effet être parfois irrité par le côté «chui trop un rebelle» du récit et de l’auteur qui «se la joue subversif» pour un résultat finalement assez peu convaincant. Seulement, lorsque la réflexion remplace un peu le scepticisme, on se rend bien compte que ce côté ado rebelle est clairement recherché. Le livre fait en quelque sorte son auto-critique, se fout de sa propre gueule, ne serait-ce que part les interventions du scénariste qui vient donner un coup de pouce à l’histoire lorsqu’elle a du mal à avancer.
…qui met à mal l’ego du lecteur
Le lecteur en prend aussi pour son grade notamment lorsque le scénariste commente la fin de son récit, en conclusion du roman graphique. Chuck Palahniuk est tout à fait conscient que beaucoup des lecteurs n’ont vu que le film et ne savent peut-être même pas qu’il y a eu un roman et il en joue. Les punshlines de l’œuvre et ses personnages sont devenus de vrais étendards pour beaucoup sans que les lecteurs/spectateurs ne cherchent plus loin dans la compréhension de l’œuvre. Tyler Durden est élevé en sauveur de l’humanité alors qu’il est clairement pessimiste et nihiliste (avec une pointe de fascisme pour relever le tout). Et c’est peut-être cet aspect foutage de gueule qui peut irriter le lecteur qui est alors mis dans la position inconfortable de l’ado-rebelle qui prend une œuvre comme étendard alors qu’elle n’en a pas la prétention. A ce propos je vous renvoie à cet excellent article de Culturellement vôtre qui détaille bien mieux cet aspect.
Jade
4 juillet 2016J’ai vu il n’y a pas si longtemps le film pour la première fois. J’ai bien aimé, sauf l’aspect gore du truc. Là, je ne me sens pas capable de lire le roman graphique, même si je pense que ça doit être super intéressant !
Sophie
14 juillet 2016Effectivement si tu as trouvé le film un peu gore c’est peut être pas trop pour toi ^^ après y a peu de scènes de violences mais chacun sa sensibilité c’est sur
Mamievlin
7 juillet 2016J’ai adoré le film et ton article m’a bien donné envié de lire cette BD. Je la note comme livre à emprunter pour cet été ! Merci !
Amelia
13 juillet 2016J’ai tellement aimé le film qui m’a fait tourner dans tous les sens !! Je ne savais pas que c’était un livre à l’origine !! Ouh 🙂