Je reviens avec un article un peu différent. J’ai décidé de réaliser un parallèle entre le Japon et son mode de vie actuel et les mangas et la façon dont la société est décrite. Pour cela, j’ai décidé de me focaliser sur le système scolaire et plus particulièrement le lycée. Je vais donc prendre comme exemple un shojo et un shonen. Ce qui donne respectivement : Switch Girl et GTO (Great Teacher Onizuka). Pourquoi ces deux mangas ? Je trouve qu’ils reflètent parfaitement la vision un peu erronée que nous avons, nous, jeunes européens, du Japon d’aujourd’hui. Mais ils montrent néanmoins certaines réalités qui peuvent faire rêver certains. Dont moi, je ne le cache pas, ou faire peur d’ailleurs.
Le système scolaire japonais…
Au Japon, le système scolaire est très influencé par les Etats-Unis. En effet, il faut savoir qu’au Japon, comme aux USA, il existe des clubs, il y a des casiers, etc… Au final, il semblerait que ces deux pays (la Corée du Sud également d’ailleurs) aient parfaitement compris comment rendre l’école agréable aux élèves. Parce qu’il faut savoir qu’au Japon, jusqu’en primaire, le but n’est pas d’apprendre pour apprendre mais bien d’apprendre à aimer apprendre. C’est ainsi qu’au collège et au lycée, les élèves vont travailler pour leur avenir, en en étant tout à fait conscients et avec envie donc. On retrouve ce système scolaire dans les mangas. Attention, dans ceux-ci, la vie lycéenne ou collégienne est peinte comme un long fleuve tranquille où le but principal est de s’amuser. Il est vrai que la vie lycéenne est très importante pour les jeunes japonais. C’est là qu’ils vont rencontrer leur premier amour et vivre leurs premières grandes expériences. C’est une période de leur vie très importante. Néanmoins, ils sont conscients que c’est au lycée que se joue leur avenir : vont-ils pouvoir intégrer l’université qui les intéresse ? Pour réussir les examens d’entrés, ils vont alors aller à des cours du soir, en plus de leurs cours habituels. C’est un phénomène très récurrent au Japon.
Le rapport enseignants/élèves…
J’ai relevé deux choses que l’on voit très souvent dans les mangas en milieu scolaire : la vie sociale des lycéens qui semble un peu débridée et que l’on verra un peu plus tard, et le rapport enseignants/élèves. En France, un professeur se doit de garder une distance avec ses élèves. On se voit en cours, on règle les problèmes en cours. À la limite, si on veut rester en contact, on échange nos numéros de téléphone mais à la fin de l’année scolaire seulement. Au Japon, le professeur principal est très présent. C’est lui le référent principal auprès des élèves, c’est lui qui les connaît le mieux. Parlons donc de ce phénomène avec le manga GTO.
Résumé (issu de Manga News)
Rarement un professeur aura réussi à être aussi populaire… GTO (Great Teacher Onizuka), c’est pourtant avant tout l’histoire d’un loser. Ancien chef de gang, Eikichi Onizuka, 22 ans, ne voit d’abord dans l’enseignement qu’un moyen de se rapprocher de jeunes étudiantes. Un désir compréhensible quand, à son âge, on est encore puceau… Soutenu par sa secrétaire générale, détesté par son sous-directeur, le nouveau professeur ne fait pas l’unanimité parmi ses collègues, mais qu’importe : alors qu’il se trouve dans une classe de fortes têtes, Onizuka, grâce à ses qualités humaines, gagne petit à petit la confiance de ses élèves et les pousse à devenir meilleurs. Des résultats que personne avant lui n’avait pu atteindre.
Derrière l’incongruité de certaines situations (Onizuka qui enseigne déguisé en Devilman), les grimaces insensées des personnages et un humour souvent potache, GTO est une série bien plus profonde qu’il n’y paraît. Fujisawa y évoque la démission de la famille, la difficulté à communiquer de certains élèves, leur absence de motivation ou leur désir frustré de reconnaissance, et invite à une réflexion sur la place des adolescents au sein de la société japonaise. À chaque collégien mal dans sa peau, le Great Teacher apporte sa réponse, souvent peu orthodoxe mais efficace. Une façon de se racheter, peut-être, quand on connaît son passé turbulent…
Vous l’aurez compris, Onizuka n’est pas un professeur comme les autres. Il devient très proche de ses élèves jusqu’à rentrer dans leur plus profonde intimité. Il va gérer les problèmes scolaires mais également personnels auxquels certains élèves doivent faire face. Peut-être pas de la meilleure manière, certes, mais ce manga est avant tout humoristique, rappelons-le. Dans ce manga, on remarque que les élèves n’hésitent pas à se rapprocher de leur professeur. Cela me semble tout de même peu vraisemblable quand on sait qu’au Japon la politesse est très importante et omniprésente. Cependant, dans un lycée à problèmes ou juste une classe à problème (comme c’est le cas dans ce manga), c’est peut-être possible. À vérifier, donc !
La vie sociale des lycéens…
Passons maintenant à la vie sociale mouvementée de nos amis japonais. J’ai lu les mangas Switch Girl et j’avoue avoir été surprise par pas mal d’événements. Comme je l’ai dit un peu plus haut, le lycée au Japon est l’occasion de se faire de beaux souvenirs et de vivre sa vie à fond. Parce qu’après, tout s’enchaîne très vite. Il faut savoir également qu’au lycée, les élèves ne changent pas de classe, la composition reste la même durant tout le lycée. Ils ont donc le temps de se lier d’amitié et de devenir très proches. Switch Girl représente vraiment cet état d’esprit.
Résumé (issu de Manga News)
Nika mène une double vie, entre son mode “ON” charismatique et populaire et son mode “OFF” vulgaire et débraillé qu’elle cache à ses copains du lycée. Malheureusement, Arata, un nouvel élève plein de mystères, a découvert son secret ! Mais Arata aussi a des choses à cacher, dont le fait qu’il est très mignon sous ses lunettes. Arata et Nika concluent donc un pacte…
D’abord basée sur le besoin de Nika de cacher son côté “off”, l’histoire évolue pour vite partir dans le foin. Je précise que j’adore cette série. Cependant, il va arriver des choses invraisemblables à la pauvre Nika qui semble s’être attirée les flammes des mauvaises personnes. À travers ce manga, on se rend compte que même si l’on ne voit pas la criminalité, elle existe. On voit que différents lycées existent pour différentes classes de population, ce qui est le cas également pour les universités. On voit que le Japon maintient un système de reproduction sociale très important. C’est ce côté-là du Japon que j’ai du mal à apprécier. Cette chance donnée aux gens riches de réussir et les autres se débrouillent comme ils peuvent. Ce regard que les individus aisés ont sur la population moins bien lotie qu’eux… Une vision très anglosaxone de la réussite, à mon avis.
Qu'en pensez-vous ?